De 1000 à 2000 tonnes de fromages qui risquent d’être gaspillés, et de nombreux producteurs, artisans et fermiers en danger : voilà le résultat du confinement et de la crise sanitaire mondiale sur la filière fromagère française ! Et quand on sait que les fromages AOP représente un tiers de l’activité fromagère en France.. On est en droit de s’inquiéter pour nos chères pâtes molles !
Maître Covid tenait en son bec un fromage…
Le 16 mars, la France est rentrée en confinement. Télé-travail, pénurie de produits ménagers, école à domicile… Nous connaissons les conséquences directes de cet arrêt de près de 2 mois lié au Covid-19. Mais d’autres enjeux, plus indirects, se révèlent aujourd’hui au grand jour.
Avec la fermeture des bars et restaurants, qui ne vont pas réouvrir de si tôt et ce même si le déconfinement progressif est en cours depuis le 11 mai, c’est un immense pan de la distribution de fromages d’appellation qui s’est arrêtée d’un coup. Et oui, sans les chefs et leurs tables, nombre de petits producteurs de fromage se sont retrouvées sans alternative pour distribuer tous leurs précieux produits affinés !
Et ce sont les petits fromages artisanaux et fermiers qui sont touchés de plein fouet. Contrairement aux fromages industriels, ils ne sont que très peu distribués dans les grandes surfaces et supermarchés ! Et les fromageries de quartier où on peut les retrouver ne sont pas toutes restées ouvertes durant le confinement. On comprend aisément leur désarroi.
Fromagissons pour sauver les AOP et AOC !
Les fromages AOP, AOC et IGP sont parmi les plus exposés : leurs ventes ont diminué de 60% en raison du confinement et du changement d’habitudes alimentaires des Français ! Les pertes sont estimés à 157 millions d’euros selon Les Échos, une somme colossale… Surtout quand on sait que les fromages d’appellation sont produits en très grande majorité de façon artisanale, par des artisans et fermiers, qui n’ont pas le capital nécessaire pour faire face.
Début mai, le CNAOL (conseil national des appellations d’origine laitière) a décidé de prendre le taureau par les cornes pour sensibiliser le public à ce problème. Ils ont lancé l’opération #Fromagissons pour aider les producteurs et sauver tout ce bon fromage !
À titre d’exemple, le Bleu d’Auvergne n’en est qu’à 20% de sa production habituelle ! L’une des solutions pour limiter le gâchis est de congeler le lait caillé. Ainsi, le Journal Officiel a décrété un changement du cahier des charges AOP pour le Bleu d’Auvergne, le Comté, le Saint-Nectaire et la Fourme d’Ambert pour s’adapter temporairement à la crise du coronavirus (source).
Bref, les caves d’affinage sont pleine ! Et il est crucial que les consommateurs s’attachent à se rendre dans leurs fromageries et à privilégier les fromages d’appellation et provenant de petites fermes, pour sauver leurs producteurs. Du côté de La Box Fromage, il est dans notre habitude de proposer des fromages AOP dans nos box, alors commandez chez nous pour soutenir la filière !
les étales sont vidées 
et les caves surpeuplées
Fromage et Coronarivus : pas que des mauvaises nouvelles
Pour finir cet article sur une note plus positive, sachez que le confinement a parfois également eu des effets positifs insoupçonnés sur les fromagers ! Dans les Vosges, Lionel et Laura Vaxelaire de la ferme Au Petit Gravier ont créé par hasard un nouveau fromage.
Le bien-nommé « Confiné » était destiné à devenir un Munster, mais son isolement dans une cave d’affinage en décidé autrement. Le fromage a alors développé d’autres saveurs, comme un grand ! Crayeux au centre, plus affiné vers les bords, il se rapproche du Musnter donc, mais sa croûte est blanche et un peu tachetée. Et c’est un régal paraît-il !
